توضیحاتی در مورد کتاب به زبان اصلی :
Textes et glossaire. Précédés d'une grammaire de l'ancien français.
Paris: Maisonneuve & C. Leclerc, 1887. — 926 p.
Lorsque, il y a vingt ans, je composais ma Chrestomathie de l'ancien français, le traitement critique des textes vieux-français qui poursuit un but plus élevé que celui de reproduire correctement un manuscrit, se trouvait encore, à peu d'exceptions près, à l'état d'enfance.
Malgré les imperfections que devait présenter ce premier essai sur un terrain vaste et inculte et que je me suis efforcé de faire disparaître dans chaque nouvelle édition, mon livre a rendu de bons services à l'étude. J'aime à croire que désormais, il ne laissera pas d'être utile quand même au commençant. Bien que le présent livre soit composé d'après un plan analogue à celui de la Chrestomathie, il vise à un tout autre but, à un but plus élevé, j'ose le dire. S'il n'est pas destiné spécialement aux commençants, il doit plutôt servir à ceux qui se sont proposé d'approfondir leurs études. L'appareil critique ajouté aux textes est donc plus riche, il est même complet pour un grand nombre des pièces choisies. Je m'en suis servi pour essayer de donner des textes critiques.
Les morceaux que je publie ne sont guère postérieurs au commencement du XIVème siècle; l'époque des ouvrages auxquels ils sont empruntés est donc d'environ deux siècles plus courte que celle représentée dans la Chrestomathie. Néanmoins le choix en est plus étendu. Ce à quoi je me suis particulièrement attaché, c'est à éviter la reproduction de morceaux identiques à ceux renfermés dans la Chrestomathie. Et, pour les monuments qui, vu leur importance, ne pouvaient être élagués d'aucun des deux livres, j'ai pris soin de donner des morceaux différents. J'ai cru rendre le livre plus intéressant en y insérant un nombre de textes encore inédite.
Quant au glossaire, j'y ai noté avec soin les citations des différentes formes et acceptions d'un vocable. Lee renvoie de telle forme à telle autre ne sont pas rares, bien que plusieurs soient superflus pour ceux qui possèdent des connaissances avancées. Autant que faire se pouvait, les mots sont notés d'après les formes qu'ils ont revêtues dans le dialecte de la France centrale et cela même dans les cas où, par hasard, ces dernières formes ne se trouvent pas dans les textes reproduits.
J'ai noté tous les mots qui figurent dans les textes, y compris ceux qui, dans le français moderne, ont gardé la même forme. J'espère que cette méthode donnera lieu à l'approbation plutôt qu'au reproche. Si, comme dans la Chrestomathie, je n'ai pas ajouté aux vocables leur signification allemande, c'est que j'ai pensé que le livre, tel qu'il est, n'en sera pourtant pas moins consulté par des savants allemands.
Pour ce qui est de la partie grammaticale du présent livre, elle diffère sensiblement de celle de la Chrestomathie en ce qu'elle contient non seulement un Tableau sommaire des flexions de l'ancien français, mais une phonétique suivie d'un abrégé sur les formes grammaticales. Cet essai de M. Horning est un des premiers qu'on ait faits pour la grammaire de l'ancienne langue et je crois qu'il sera le bienvenu.
De nombreux amis et collègues ont bien voulu me prêter leur appui dans l'accomplissement de ma tâche, en me confiant soit des matériaux, soit des textes critiques. Le défunt F. Apfelstedt a pris la peine de copier pour moi, qui m'en suis servi dans les exercices de critique au Séminaire des langues romanes, des fragments tirés de la Bible de Herman de Valenciennes, du Roman de Troie de Benoit de Sainte-More, des miracles de Gautier de Coinci; pour le Roman d'Enée, j'ai pu me servir des copies et collations faites par M. O. Behaghel; pour le Roman d'Eracles par Gautier d'Arras, M. G. Herzfeld m'a communiqué les copies des deux manuscrits provenant de la succession de Massmann. M. Noack a collationné le morceau tiré des Quatre Livres des Rois; M. Gaston Raynaud, deux manuscrits de la Genèse d'Evrat et un de l'Image du Monde, M. Gaston Paris et M. H. Suchier m'ont cédé des collations des manuscrits du St. Brandan; M. Suchier, en outre, la copie de l'Image du Monde transcrite par Wright. Je dois à M. W. Foerster le texte critique d'Erec et Enide et celui de Gunbaut; à M. H. Suchier celui de St. Grégoire, de Samson de Nanteuil, du Lai du Bisclavret, de la Manekine, de Girart de Vienne où, dans quelques passages seulement, je me suis écarté de son texte. A tous donc, mes remercîments les plus sincères pour leur collaboration aussi utile qu'encourageante.
Un devoir encore: celui de mentionner avec toute la gratitude que j'en ressens, la libéralité de la Direction de la Bibliothèque Nationale de Paris et les prévenances de son personnel qui ont essentiellement facilité mon travail pendant mon séjour dans cette ville au mois de mars 1884.